A la veille de l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, ADN Tourisme et Atout France dressent un premier panorama sur l’été du tourisme français.
Sur la période pré-JOP, les clientèles internationales se maintiennent dans la belle dynamique de 2023, tandis que les clientèles domestiques affichent un certain retrait par rapport à l’an dernier. A Paris, la quinzaine olympique concentre inévitablement la fréquentation aux dépends des périodes qui la précèdent, mais les perspectives sont toutefois positives pour le mois d’août, cœur de la saison estivale, ainsi que pour l’arrière-saison.
La fréquentation globale de la destination France est encourageante pour les mois d’août et septembre, qui devraient bénéficier d’une tendance à la multiplication des courts séjours et de conditions météo plus favorables qu’en juin et début juillet.
Juin – Juillet : Des arrivées internationales stables en volume, mais toujours plus contributrices en recettes
Dans la lignée d’une année 2023 exceptionnelle du point de vue de la fréquentation, les arrivées internationales sur juin et juillet sont globalement stables :
- Arrivées aériennes : +1% en juin et -4% en juillet.
- Nuitées (tous modes d’hébergement confondu) : + 3% en juin et stables sur les premières semaines de juillet.
Si le nombre de visiteurs est équivalent, les retombées économiques générées par les clientèles internationales sont en augmentation par rapport à l’année dernière : + 9% de recettes internationales en juin 2024 comparé à juin 2023, poursuivant la dynamique observée depuis le début de l’année 2024 par la Banque de France (+6% par rapport à 2023 sur les 6 premiers mois).
Ces bonnes performances traduisent une évolution des comportements de séjour avec des paniers moyens en augmentation et des séjours plus longs pour les clientèles internationales.
Focus sur quelques tendances :
- Après un début d’année 2024 poussif, les clientèles allemandes (premier marché de la France en termes de nombre d’arrivées) retrouvent le chemin de la croissance à partir de la mi-juin ;
- Les arrivées aériennes de certaines clientèles asiatiques, en retrait depuis 2020, connaissent un regain de croissance (+38% pour la Chine, +12% pour le Japon notamment), avec toutefois un ralentissement fort de l’Australie (-26% par rapport à juillet 2023) et de la Corée du Sud (-24%)
- Une bonne dynamique en termes de nuitées internationales sur certains territoires notamment du Sud de la France et du Nord Est.
- En juin-juillet, pour les clientèles internationales, on note :
- Une diminution de la fréquentation parisienne (-18% de nuitées du 1er au 18 juillet), certaines clientèles ayant fait le choix de ne pasLes taux d’occupation des hôtels connaissent ainsi une baisse de 13 points sur le Grand Paris en juin.
Les Français misent sur août et l’arrière-saison
Les nuitées touristiques des Français sur le début de l’été sont en net retrait sur l’ensemble du territoire :
- – 8% entre le 1er juin et le 6 juillet.
- – 13% entre le 6 et le 18 juillet, début des vacances scolaires
Cet affaissement du volume de nuitées pourrait traduire un léger recul du taux de départ attendu : en effet, selon une étude Harris Interactive réalisée en juillet 2023, 34% des sondés ont effectué un court ou long séjour sur juillet 2024, contre 40% l’an dernier, et une réduction de la durée des séjours de 5,8 nuits en juillet 2024 contre 7,7 en 2023.
Il concerne tous les types d’espaces (mer, montagne, …), et presque l’ensemble du territoire, notamment Paris et un grand quart Nord-Ouest, …) même si globalement les territoires du Sud de la France s’en sortent mieux en bénéficiant d’une bonne météo.
Cette tendance se traduit également dans l’hôtellerie de plein air, avec une légère baisse globale de la fréquentation domestique sur l’ensemble de la saison (-1,5%). Ce recul concerne ainsi notamment les Régions Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie, tandis que les Régions au climat le plus favorable sur la période (Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur) ont suivi de meilleures dynamiques.
Ce démarrage assez lent de l’été pour les clientèles domestiques peut notamment s’expliquer par :
- Des raisons budgétaires, pouvant conduire à la réduction du nombre de nuitées ou à des départs hors de France : 37% des non-partants n’ont pas organisé de séjour pour des raisons budgétaires.
- La baisse tendancielle du mois de juillet pour les clientèles domestiques, pour différentes raisons (inscriptions Parcours Sup par exemple)
- Une météo dégradée
- L’absence des réservations de dernière minute qui en juillet 2023 avaient permis une deuxième quinzaine du mois particulièrement forte
Des taux de départ en mai particulièrement importants, favorisant un étalement de la saison estivale, qui peuvent conduire à un « décalage » du départ en vacances sur le mois d’août. 33% des non-partants en juillet déclarent ainsi privilégier une autre période de l’été pour leurs départs.
« L’effet JOP » à Paris : un pic olympique dans le calme estival
Si la fréquentation totale à Paris est en recul sur les mois de juin et de juillet (chiffres Paris Je t’aime), la quinzaine olympique va générer un pic de fréquentation localisé :
- Arrivées aériennes : +10% pour les aéroports parisiens du 24 juillet au 11 août,
- Taux d’occupation prévisionnel de l’hôtellerie (+ 20 points sur la quinzaine)
- Nuits réservées dans les meublés de tourisme (+132 000 nuits supplémentaires, soit +60% par rapport à la même période de 2023)
Les Jeux de Paris 2024 seront les véritables déclencheurs de l’été parisien, avec des perspectives de fréquentation pour la fin de l’été plus favorables : +28% de nuits réservées pour la dernière quinzaine d’août dans la location saisonnière, et 2 points de retard par rapport à 2023 sur l’hôtellerie en août et en septembre, un recul moindre que sur le mois de juillet.
Août et septembre : Des prévisions positives préfigurant un rattrapage de l’activité
Selon les données Harris Interactive, 59% des Français projettent de réaliser un séjour en août et en septembre, en augmentation de 10 points par rapport à 2023 (49% déclarés), pour des séjours courts et longs (donc week-end inclus).
Ainsi, concernant les hébergements, les réservations, toutes clientèles confondues, sont en avance de phase par rapport à l’an dernier :
- dans l’hôtellerie de plein air (+2% par rapport à un mois d’août 2023 record)
- et dans les meublés de tourisme (+1,3 million de nuitées, soit +14% par rapport à août 2023 .
- Les tendances sont également positives dans l’hôtellerie.
Un rebond de réservation sur la 2ème quinzaine d’août est par ailleurs visible sur plusieurs territoires comme en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou encore en Savoie.
Les perspectives en termes d’arrivées aériennes pour le mois d’août sont en hausse de +8% par rapport à 2023. Cette hausse s’observe notamment pour les marchés de proximité (+11% pour les Britanniques, +26% pour les Allemands, +24% pour les Néerlandais), mais aussi pour les marchés longs courriers (+28% pour le Japonais, +58% pour les Chinois et +22% pour les Américains).
Stéphane Villain, Président d’ADN Tourisme : « La saison estivale 2024 s’annonce atypique : celle-ci connaît un démarrage plus calme qu’à l’accoutumée, à cause d’une météo dégradée, un pouvoir d’achat en berne et une situation politique inédite. Mais c’est sans compter l’effet booster, pour Paris, des Jeux Olympiques, et de bonnes perspectives pour le cœur de l’été, ainsi que l’arrière-saison. Tous les territoires sont dans les starting-blocks pour accueillir le monde entier ! »