Bilan touristique de la période estivale 2024 - ADN Tourisme

Bilan touristique de la période estivale 2024

3 septembre 2024
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Ce mardi 3 septembre, Olivia Grégoire, ministre déléguée démissionnaire chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation présentait le bilan touristique de la période estivale 2024, aux côtés de Christian Mantei, président d’Atout France, de Rose-Marie Abel, directrice générale par intérim d’Atout France et de Stéphane Villain, président d’ADN Tourisme.

 

Un été 2024 à trois vitesses, dans la lumière des Jeux Olympiques

Après un été 2023 qui a battu tous les records de fréquentation et de dépenses, l’économie touristique amorce une tendance à la stabilisation et à la normalisation. Si la fréquentation annuelle devrait atteindre, dans l’ensemble, les niveaux de l’année dernière, la saison estivale 2024 se dessine de manière plus nuancée, entre des territoires qui ont fortement bénéficié de la locomotive olympique, et d’autres qui ont subi une météo dégradée et des évolutions des comportements de consommation (notamment de dépenses). Après un mois de juillet en retrait, le mois d’août devrait être globalement stable en fréquentation par rapport à 2023, et l’arrière-saison reste prometteuse.

Conférence de presse -03-09-2024

Des clientèles domestiques en retrait sur l’ensemble de l’été, et qui ont sensiblement décalé leurs départs sur le mois d’août

Conf-03-09-2024-2

Globalement, les taux de départ en France restent stables sur l’ensemble de l’été par rapport à 2023 : 65% des Français sont ainsi partis en vacances ou en week-ends sur les mois de juillet et août, en retrait de deux points par rapport à l’an dernier. La part des Français restés sur le territoire national demeure stable par rapport à 2023 (88% contre 89%).

Mauvaise météo, fin tardive de l‘année scolaire, départs importants en mai (avec un pont de l’ascension particulièrement exceptionnel en termes de taux de départ des Français), plusieurs facteurs peuvent expliquer ce décalage. Jusqu’à la troisième semaine d’août, les nuitées produites par les clientèles domestiques sont en recul de 6%. Deux phénomènes sont à noter sur les comportements des touristes français en 2024 : un report conséquent des départs vers le mois d’août, qui s’explique par un allongement de la saison estivale et une augmentation des courts séjours. Après un démarrage décalé dans le temps (-6% de nuitées en juillet), les nuitées domestiques se sont stabilisées sur le mois d’août par rapport à l’an passé.

Le pouvoir d’achat au cœur des considérations des touristes français, induit des changements de comportements de consommation

Les considérations budgétaires sont la première raison de non départ, pour 36% des non-partants. Les enjeux financiers sont une des clés de lecture importante des évolutions des comportements observés : face à une contrainte sur leur pouvoir d’achat, les Français sacralisent leurs vacances, mais opèrent des ajustements sur leurs pratiques. Ainsi, 27% des Français déclarent être moins allés au restaurant cette année.

L’été 2024 a également vu une moindre fréquentation des hébergements collectifs marchands (-5% pour l’hôtellerie de plein air sur juillet et août par rapport à 2023 sur l’ensemble de la saison et des taux d’occupation en baisse de -0,9 points dans l’hôtellerie), au profit des hébergements individuels, comme le locatif (+10% de nuits réalisées en juillet et +13% en août), souvent perçus comme plus avantageux économiquement et plus souple en termes d’organisation des vacances (notamment pour les courts séjours).

La fréquentation internationale reste au rendez-vous, portée par la dynamique des Jeux Olympiques

L’été 2024, tiré par les Jeux Olympiques, aura dans l’ensemble attiré autant de touristes internationaux que 2023, avec une fréquentation quasiment égale en termes de nuitées.  Paris a bien évidemment le plus profité de cette manne, avec un nombre de touristes étrangers en hausse de 13% sur la période olympique.

La période olympique a notamment contribué à l’attraction des clientèles lointaines, avec sur juillet et août des arrivées aériennes en hausse pour la Chine (+43%), le Japon (+13%) et les Etats-Unis (+13%).

Les clientèles de proximité sont globalement stables, avec notamment de belles performances sur les marchés allemands et belges, et une moindre présence des clientèles britanniques par exemple, notamment au regard de l’intensité toujours croissante de la concurrence espagnole et italienne.

Le tourisme international reste un formidable moteur de recettes pour la France : au mois de juillet, les dépenses internationales ont notamment augmenté de 8% par rapport à l’an dernier. Avant l’été, les dépenses cumulées des visiteurs internationaux en France s’élevaient à 32,5 milliards d’euros, en augmentation de 6% par rapport à 2023.

Pour rappel, l’étude ex-ante d’évaluation de l’impact économique des JOP de Paris 2024 estimait des retombées économiques à long terme de 8,99 milliards d’euros, dont 2,6 imputables au tourisme.

Un tableau territorial complexe, entre les destinations boostées par les JO et d’autres événements internationaux, comme le Tour de France, et celles plus en retrait sur l’ensemble de la saison

Paris et sa Région, après un mois de juillet ralenti, ont grandement profité des Jeux Olympiques en termes de fréquentation touristique. Au-delà de la fréquentation internationale, ce sont ainsi 1,4 million de touristes domestiques qui se sont rendus à Paris sur la période des JO (+27%). Sur l’ensemble des territoires hôtes (Ile-de-France et 8 métropoles), et durant les 19 jours Olympiques, les nuitées françaises ont progressé de +12% et les nuitées européennes et long-courriers de +16%.

Sur l’été 2024, les territoires méditerranéens ont été les plus dynamiques, alors que l’arc atlantique jusqu’à la Manche, du nord au sud, a connu un net ralentissement de sa fréquentation, renversant la dynamique observée les deux années précédentes.

Si une partie du littoral a souffert, il reste toutefois l’espace le plus plébiscité cet été par les Français.

Un ralentissement de la clientèle française est aussi observé sur le tourisme rural, et dans une moindre mesure en montagne et en tourisme urbain.

Les clientèles européennes et long-courriers viennent nuancer les baisses de fréquentation des Français, puisqu’on observe, selon les secteurs, des maintiens voire des augmentations des clientèles étrangères.

Des signaux positifs sur l’arrière-saison pour une grande partie des territoires

La saison devrait poursuivre sur sa dynamique positive sur les mois de septembre et d’octobre par rapport à l’année dernière, déjà très bonne l’an passé en raison notamment de la Coupe du Monde de Rugby et d’une météo favorable. Les feux sont au vert sur l’hôtellerie de plein air (+16%), l’hôtellerie (réservations en augmentation entre 2 et 5 points sur les principales destinations urbaines) et le locatif (+6% à +9% en septembre et octobre).

Stéphane Villain, président d’ADN Tourisme : « Nous avons assisté à un cœur de saison estival autant olympique qu’atypique : un démarrage plutôt tardif, des Jeux qui ont largement profité aux territoires hôtes et un mois d’août prometteur qui devrait permettre d’atteindre des résultats satisfaisants. Mais la saison n’est pas terminée et les semaines à venir, stratégiques pour nos destinations qui œuvrent à une meilleure répartition des flux touristiques tout au long de l’année, devraient offrir de belles perspectives dignes de 2023. »

Olivia Grégoire, ministre déléguée démissionnaire chargée du Tourisme :
« Cette saison d’été a tenu ses promesses notamment au mois d’août mais comme l’an passé elle révèle une profonde mutation dans les habitues touristiques des Français qui partent plus souvent, moins longtemps et très majoritairement en France. Cet été aura surtout été marqué par le rayonnement de la France, de ses régions, de son art de vivre, de son sens de l’accueil et de son patrimoine à travers le monde avec des recettes touristiques internationales en hausse, annonçant sans aucun doute un nouveau record en la matière. Il est certain que l’impact de ces Jeux se fera encore ressentir dans les mois et années à venir et laissera à l’Hexagone et aux générations futures un merveilleux héritage »